Création octobre 2026 au Théâtre 140, Bruxelles.
NOTES D’INTENTION :
Cordélia ou la chair ingrate (anciennement L’Ombre de Lear, puis Lear ou la caresse des épines) est un seule en scène avec marionnettes et objets.
Une jeune femme est à la veillée mortuaire de son père. Seule face au cadavre, des images de son enfance lui reviennent par bribes. Souvenirs de violence, uniquement, et une histoire qu’il lui racontait, toujours : celle d’ un roi, très vieux et très fatigué, qui décide un jour de léguer son royaume à ses filles, en échange de la preuve d’ un amour filial inconditionnel.
En créant un parallèle entre le comportement violent de son père et celui du roi Lear dans la pièce éponyme de Shakespeare, la jeune femme tente de se réconcilier avec son histoire intime.
Elle comprendra que cette violence, qui a pleinement tissé les liens d’amour et de haine qui l’unissent à son père, trouve son origine dans un système d’ oppression et de domination de classe, et cherchera par tous les moyens à se défaire de cet héritage.
Pour raconter cette histoire, j’utiliserai trois marionnettes, toutes à l’effigie du père :
. Une marionnette portée à taille humaine (aux proportions réalistes) : le cadavre, et le père des souvenirs, muet, d’abord imposant, puis, de plus en plus impotent au fur et à mesure de l’avancée de la pièce.
. Une muppet, avec un corps flottant, composé de tissus évoquant une couverture ou un doudou ou un fantôme : le père qui peut parler, mais toujours à travers la bouche de la jeune femme (car c’est elle qui le fait parler), donc, une sorte de fantasme du père avec lequel elle peut dialoguer, et qui apparaît toujours soudainement, et dans des moments inopportuns.
. Un masque : quand elle le porte, la jeune femme devient le roi Lear, ou ce qu’elle imagine du roi Lear. Il évolue dans un autre espace temps, une sorte de brèche onirique – ce qui ne l’empêche pas, parfois, d’interagir avec les autres personnages.
L’action évoluera autour d’une petite table, d’une chaise en formica et d’un petit lit. Chaque élément du décor pourra être détourné de sa fonction pour mieux servir le récit. Par exemple, le lit retourné pourra servir d’un castelet d’ombres projetées, représentant l’intérieur de la maison d’enfance de la jeune femme.
A ce jour, la pièce se structure autour de trois actes : Héritage, Tempête et Distinction.
Elle alterne entre. des passages purement visuels, qui racontent à travers la manipulation de la marionnette portée, la relation de la jeune femme à son père ;
. des passages de récit d’enfance : des témoignages très concis que la jeune femme adresse, à travers le public, à elle-même ;
. des passages dialogués entre la jeune femme et le père muppet, où elle tente d’analyser, de comprendre tout en se débattant avec ce passé qui la hante ;
. et des passages du texte de Shakespeare, une version radiophonique de 1930 (celle de Léon Ruth) retransmise à travers un poste radio jouet, comme surgissant d’ un lointain souvenir, que le masque écoute et réinterprète physiquement à sa manière.
Ces passages ne sont pas cloisonnés ; la jeune femme glisse de l’un à l’autre comme dans un fil de pensée parfois continu, logique, parfois disjoint, parfois emmêlé.
Avec, toujours, la question en tête : est-il juste, et même possible de pardonner à la personne sensée m’aimer le plus d’avoir, en partie malgré elle, œuvré à me détruire ?
Metteuse en scène – actrice – marionnettiste : Leïla Devin
Regard extérieur : Rebecca Fels
Créateur son : Matthieu Viley
Créatrice costumes : Naïma Valiente
Scénographie : Rafaelle Roux
Créateur lumières : Henrique Pizarro
Production déléguée : Le 140, Bruxelles
Co-production : Théâtre de Laval
A ce stade du travail, nous ne pouvons qu’affirmer que nous jouerons dans des boîtes noires, pour une jauge de 200 personnes maximum, et aurons besoin d’
une journée de montage maximum.
L’équipe de tournée sera composée de 3 personnes (2 régisseurs + 1 actrice).
La fiche technique complète sera disponible en septembre 26.